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" Je vous indiquerais les richesses
inouïes. Ma sagesse est aussi dédaignée
que le chaos. |
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(fait-il dire au personnage de "Vies" dans les "Illuminations"). Oui, toutes ces personnes parfois attentives à la vie de Rimbaud, LE poète par excellence, en oublient souvent que la poésie est poétique, et que la prosodie peut se passer de sens.
" Je suis maître du silence " (" Illuminations ") " J'écrivais des silences, des
nuits, je notais l'inexprimable "
Rappelons
que le Fulgur' promut "l'alchimie du verbe" et non pas la chimie du
verbe, ni la simple adjonction d'additifs (conservateurs, ou colorants ...).
En fait, si Arthur n'avait pas commis pareilles frasques dans les salons parisiens, qui se préoccuperait aujourd'hui encore de cette comète littéraire ? (Et déjà auparavant, s'il n'avait obtenu une imposante moisson de diplômes, Izambard serait-il venu le sortir de prison ?) S'il n'avait suscité quelques témoignages, (après avoir été, lycéen, publié une fois ou deux dans la presse locale) combien auraient crédité son invention ensuite ? Sans cette provocation, combien d'amateurs pourraient se pâmer enfin sans retenu ? Souvenons nous qu'il a fallu qu'une génération se passe pour qu'il soit enseigné, les poèmes ayant été "mis en quarantaine", (comme lui, de son vivant, mais là volontairement).
Ainsi, quoi qu'on en dise, après sa poursuite enthousiaste de la poésie écrite, l'ex-adolescent passa ensuite une bonne décennie à poursuivre sa quête transcendantale. Vers les jardins d'Aden (un nom qui sonne comme Eden), où il performat intensément, tous voiles dehors, pénétré et bouillonnant, taciturne et flamboyant. L'ennui demeurait pour lui l'ultime fléau (classé avant la mort). (Ce serait d'ailleurs, selon ses dires, à cause de ses expéditions dans les rochers à cheval, ou même à pieds quand la roche devenait trop abrupte ou trop chaotique, que lui vint son mal au genou.)
On a souvent tendance à minimiser l'impact des expérimentateurs en les qualifiant de "provos". Un inventeur ignore les systèmes antérieurs, être provocateur c'est déjà leur faire trop d'honneur.
Alors, à la relecture de sa vie trépidante, (intrépidante ?) comment un tel "sur-doué" (appellation idiote d'ailleurs, qui laisse entendre qu'il pourrait y avoir un pallier dans l'acte de donner ou de recevoir des dons ...) comment aurait-il pu devenir un grand enfant, gâté de tares (un taré donc, "psychorigide" diraient certains observateurs vindicatifs), un looser invétéré, en même temps qu'un cruel apothicaire ? Ainsi pour sa dernière aventure, il présenterait alternativement le visage d'une loque humaine, d'un pédéraste convaincu, ou d'un allumé cyclothymique, comme certains téléfilms le suggèrent dans leur portraiture du Fulgur'.
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